Christophe Willem, une tortue au taquet pendant deux heures
Un spectacle complet une semaine après la mise en vente des places. Christophe Willem, pur produit de la téléréalité, émancipé depuis, tourne dans toute la France à guichets fermés. Jeudi, le théâtre d'Anzin, plein à craquer, survolté, s'est transformé en boîte de nuit.
Deux heures de « night fever » au théâtre d'Anzin. Christophe Willem est une star. Une nouvelle star comme le titre de l'émission qui l'a consacré un beau jour de 2006. Sur scène, il est chez lui. Chanter devant son public (de tout âge mais très féminin à Anzin contrairement au concert lillois deux jours plus tôt), c'est sa drogue. À peine déboulé sur scène, le chanteur a posé une question : « Vous êtes prêts pour aller en boîte de nuit ? »
La réponse ne s'est pas fait attendre. À la première chanson, le public
est debout, tapant dans les mains et se déhanchant. Deux heures durant,
jamais il n'aura l'occasion de se rasseoir. Christophe Willem ne renie pas son parcours. En concert, il se permet un clin d'oeil à l'émission qui l'a révélé. Remake du casting de Toulouse et à nouveau, il a fait frissonner ses fans sur un titre de Des'ree. Et la salle résonne de son Sunny, remixé à la sauce Willem. Ses allers-retours entre les graves et les aigus sur des reprises disco ou ses propres titres, sans jamais perdre la note, laissent pantois. Jeune dans le métier mais déjà très pro, il a revisité son premier album, Double je, proposant des titres tous réarrangés. Safe text, en version acoutisque, va transformer le théâtre en karaoké géant. Le jeune chanteur, disque de platine, n'a pas la grosse tête pour un sou. Et si le public a payé pour venir le voir, il cède volontiers le devant de la scène à Sky, l'un des deux choristes (avec Laurane à la voix superpuissante et envoûtante). Sky, à la guitare, interprète Aimer tant, et dans les choeurs, un certain Christophe Willem, en retrait, très humble, s'amuse et fait chanter son public.
Christophe Willem aime les gens et ça se voit. Les filles aussi en sont dingues. Des « je t'aime » ont fusé à plusieurs reprises. À plusieurs reprises, il est descendu de scène pour chanter dans l'allée centrale. Les fans n'en croyaient pas leurs yeux et les appareils photos ont crépité.
Avant les rappels, il n'a pas hésité à monter au balcon pour que ses fans, tout là-haut, puissent communier avec lui. Le service de sécurité s'est fait quelques cheveux blancs. Et quand Christophe Willem revisite Jacques a dit en acoustique, il la dédie à Mallaury, une petite fille rencontrée un peu plus tôt dans l'après-midi.
Dégingandé et à l'allure de tortue, Christophe Willem est en fait une boule d'énergie, sautant, dansant, parcourant la scène d'un bout à l'autre, bondissant ou marchant dans les travées du théâtre. Il salue les fidèles de son blog d'un clin d'oeil ou d'un mouvement de main. Il n'oublie personne. Sa sincérité et sa générosité ne laissent pas insensible. Deux rappels plus tard et avant de partir, il lâche un « vous avez été énormes. À bientôt. » Lui aussi a été énorme pendant ces deux heures de spectacle. « Au taquet », comme il l'a répété. •
É. B
Les rédactions de La Voix du Nord
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